C’était une belle journée d’été. Le ciel était magnifique, sans aucun nuages et le soleil tapait de ses rayons et sa chaleur la cité d’Untoldtale. Pourtant, malgré toutes les années passées ici, il n’arrivait pas à se faire à cette saison. Lui qui toute sa vie n’avait connu que le froid russe et la grisaille britannique se sentait toujours aussi désorienté quand les températures grimpaient et que le soleil se faisait permanent.
Mais c’était toujours mieux que de croupir entre les murs d’Azkaban jusqu’à la fin de ses jours, au point de finir par perdre la raison. Il l’avait échappé belle. Dès que ce lâche de Karkaroff avait commencé à donner des noms, dont le sien, en échange d’une libération, il avait fuit le plus rapidement possible. Il était hors de question pour lui de finir de nouveau enfermé.
Et il avait atterrit ici, dans un monde qui avait longtemps était pour lui sources de légendes, errant pendant quelques temps dans les rues de la cité, avant qu’une jeune femme ne lui tende la main et ne lui propose de vivre chez elle, dans son exploitation agricole.
Il avait accepté sans trop savoir comment et même si il était reconnaissant envers elle, il lui avait fallut beaucoup de temps avant de lui faire pleinement confiance.
Désormais il se plaisait dans cette vie simple aux côtés de la déesse du printemps, trouvant dans le travail agricole une sorte d’exutoire de sa vie passée.
Sauf que depuis quelques temps, le frère de cette dernière semblait avoir développé un intérêt qu’il ne comprenait pas pour lui et qui le mettait franchement mal à l’aise. Aussi, il se retrouvait souvent à user de différentes techniques pour lui échapper, avec plus ou moins de succès.
Comme maintenant, alors qu’il était censé aider Lyra à cueillir quelques citrons pour faire des gâteaux, il avait entendu la voix d’Apollon au loin et s’était dépêché de filer le plus loin possible pour lui échapper.
C’était tout de même risible qu’un sorcier, un ancien mangemort en soit réduit à se cacher dans une cave à vin pour échapper aux avances d’un dieu grec tout de même !
black pumpkin
Finnbheara
Ven 5 Mar - 16:13
Phoebus de Châteaupers
La soirée de la veille avait été particulièrement agitée pour Phoebus. Tout comme celle de l'avant-veille, la précédente et toutes celles qui avait fait suite à sa libération de la boîte à musique en acajou, à l’intérieur de laquelle, Rumpelstiltskin l'avait piégé. Après trente-deux longues années passées emprisonnées, avec la petite ballerine de porcelaine pour unique compagnie, il n'avait pas hésité à retomber dans ses vieux travers d'antan. Ce fut donc sans surprise, que le dieu des arts, du chant et de la musique, ainsi que de la beauté masculine, de la poésie et de la lumière avait pris ses quartiers Aux Floraisons Nocturnes, où ses nuits se succédaient tant dans le luxe et l'alcool, que la débauche.
Et si d'ordinaire, le dieu consacrait ses journées au repos, afin de laisser à son enveloppe mortelle le loisir de récupérer des folies de la veille, voilà que depuis quelque temps, celui-ci dérogeait à ses habitudes. Les vertueux murmuraient avec ferveur, qu'il profitait des beaux jours ensoleillés, afin de se ressourcer. Les mauvaises langues persiflaient à qui voulait l'entendre, que le mignon hébergé par sa chère sœur, en était la raison. Force était de constater, que ces dernières avaient entièrement raison. Il était typique de Phoebus, d'être obnubilé par une personne sur qui, il avait jeté son dévolu et se refusant à lui. Et bien qu'il appréciait les voluptés proposés par les demoiselles et jouvenceaux de la maison de plaisir, il restait un dieu adepte des plaisirs enivrant de la chasse.
Phoebus en avait donc été réduit aujourd'hui, à joindre ses efforts à ceux de sa chère sœur, dans la cueillette de citrons. Juste dans l'espoir d'apercevoir un instant, le bel Antonin. Qui n'avait hélas, pas montré le bout de son ravissant petit nez, à la grande contrariété du dieu. Il s'était donc imposé plus que de raison dans la demeure de Lyra, une fois la cueillette terminée, lézardant torse nu au soleil et couché dans l'herbe, tandis que celle-ci pâtissait derrière les fourneaux. Vêtu uniquement de son pantalon, parce qu'une certaine déesse agricole l'avait empêché de le retirer également à vrai dire, il avait fini par s'intéresser à la cave à vins de cette dernière, à cause de l'ennuie.
- Par Oncle Hadès, que fais-tu tapis ici, toi ? Une fois passé les premières secondes de surprise, il finit par se fendre d'un sourire franc. - Tu ferais mieux de filer passer plus de temps dans les jardins. Surtout que Lyra vient tout juste de terminer ses fameux gâteaux au citron. Sans plus se préoccuper d'Antonin, Phoebus passa en revue le contenu des cassiers, à la recherche du vin adéquat, afin d'accompagner la dégustation de pâtisseries. Le vin, une merveilleuse trouvaille de son frère Dionysos, dont il était friand. - Ah ! Voilà qui sera parfait. Dit-il, en extirpant une bouteille de vin. - Un blanc moelleux, ça te convient ? S'enquit-il, sans lever son regard de l'étiquette.
Il espérait que la cave à vin lui offrirait une cachette idéale mais il s’était trompé. A croire que le destin voulait lui faire absolument croiser celui d’Apollon. Malgré le sourire du dieu, il ne parvint pas à le lui rendre. Ce n’est pas qu’il ne l’aimait pas mais il était si différent de lui. Et le fait de ne pas réussir à lui échapper lui rappelait désagréablement son enfance, quand il cherchait à échapper aux colères de Dmitri en se cachant sous son lit ou dans un placard, sans grand succès. Il finissait toujours par mettre la main sur lui et c’était pire parce qu’il ne supportait pas qu’on cherche à lui échapper. Bien sûr, Apollon ne savait rien de tout ça, personne en fait, il ne pouvait pas deviner ni même comprendre pourquoi il agissait comme ça, pourquoi il était aussi fuyant, solitaire et froid.
En le voyant apparaître devant lui, torse-nu, il ne pu s’empêcher de rougir. Il ne savait pas comment il pouvait manquer d’autant de pudeur ou alors c’était juste lui qui était beaucoup trop coincé.
« Je… il fait trop chaud dehors. Ici c’est frais. »
Ce n’était pas totalement un mensonge. La fraîcheur de la cave était agréable et il s’y sentait bien mieux qu’à l’extérieur, bien que la vue du dieu à moitié vêtu avait provoqué en lui une certaine chaleur.
« Je croyais que les gâteaux étaient destinés à l’orphelinat ? »
Comment avait-il deviné pour les gâteaux ? Est-ce que Lyra lui avait dit ? Oh, bien sûr ce n’était rien, ce n’était pas censé être un secret mais comme toujours il se montrait méfiant. Moins les gens en savaient sur lui et mieux il se portait. Même pour une chose aussi insignifiante que ses goûts culinaires, il n’aimait pas trop en dévoiler sur lui. Lyra avait juste remarqué son faible pour les gâteaux au citron et lui en préparait souvent, ce qui le touchait parce qu’elle n’en disait jamais rien, se contentant juste de les déguster avec lui, toujours avec ce petit sourire triste qu’il aimerait pouvoir effacer de son visage. Mais au vu de l’intérêt que le dieu grec lui portait, il jugeait préférable qu’il en sache le moins possible sur lui.
Il observa le dieu fouiller parmi les bouteilles de vin, se mordillant la lèvre, suspicieux. Peut-être avait-il dit ça comme ça, qu’il se faisait des idées. De plus, Apollon ne semblait pas particulièrement faire attention à lui aujourd’hui, apparemment bien plus accaparé par le choix d’une bouteille que de lui, ce qui le soulageait.
« Oui sans doute… enfin je ne bois pas beaucoup d’alcool, je n’y connais pas grand-chose. »
Il secoua légèrement la tête, agitant dans le même temps ses boucles brunes. Il ne buvait que très rarement, ne le voyant pas d’un bon œil.
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Citron et caves à vin
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