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Tim

Finnbheara
Finnbheara
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MessageLun 12 Juil - 18:05

PHYSIQUE & CARACTÈRE

Timotheus possède une haute et fine silhouette - 1m85 - aux muscles affirmés, résultat de longues heures d'entraînement aux combats. Dont témoignent d'ailleurs les nombreuses cicatrices ornant son corps. Il affiche au niveau de ses traits, une expression toujours distinguée, qui peut-être tantôt souriante, tantôt aussi rigide que l'était son paternel envers lui. Il s'agit d'un homme plutôt expressif ! Il est facile de discerner ses émotions au travers de son regard givré. Pour ceux l'ayant connu durant sa jeunesse, il est fascinant de constater combien est flagrant cette ressemblance de regard avec celui de son aîné, quand il est mécontent ou que quelque chose lui déplaît. Mais lorsqu'il sourit, il est la douceur incarnée. À l'origine rasé de près, élégamment coiffé et cintré dans son bel uniforme, comme si aucun écart dans son apparence ne semblait pouvoir jamais l’affecter, la malédiction semble avoir laissé quelques séquelles sur son caractère originel. Les souvenirs de la vie de son alter ego font que désormais, il possède une attitude plus relâchée, décontractée. D'ailleurs, il ne coiffe plus jamais autrement sa tignasse blonde, qu'en y passant la main de temps à autre durant la journée, si ce n'est une pointe d'argile à cheveux au réveil. De plus, il arbore depuis lors une barbe et une moustache dissimulant les fossettes qu'il possède aux coins des lèvres, vestige qu'il a conservé et entretient avec soin.

Sa capacité à se mettre en première ligne afin de protéger la veuve et l'orphelin, c'est là le trait de caractère qui définit le mieux Timotheus. Il y a un feu qui brûle en lui, tant de compassion que de justice, faisant de lui quelqu'un de très protecteur envers les personnes qui lui sont proches. Bien trop sûr de ses propres convictions, l'homme est aussi ce qu'il y a de plus idéaliste et borné, sûr de lui, sûr de ce en quoi il croit, il ne cesse de déclarer être prêt à mourir pour défendre ses idéaux. Il prend des risques volontairement et inconsidérément, fonçant régulièrement de ce fait, vers des situations qu'il sait compliquée d'avance. Bien souvent, il a besoin qu'on le refrène lors de ses missions. Et pourtant, malgré son fort caractère, le soldat sait néanmoins obéir lorsque la situation l'exige. Quant aux responsabilités qui lui sont confiées, il fera tout ou presque en son pouvoir, afin de mener ces dernières à bien. Homme d’honneur, incapable de tromper, incapable de mentir s'il n’est pas convaincu que cela engendrera quelque chose de positif par la suite. Attentif au monde qui l'entoure, il se dévoue au service des autres sans jamais compter son temps, sans rien attendre en retour. Laissant ainsi les louanges de bon nombre de ces faits d'armes au crédit d'autres que lui. Généreux, le cadet d'Anselmus von Hauptmann fait régulièrement l'aumône à plus nécessiteux, même s'il n'en a pas toujours les moyens.

Eternel optimiste, le soldat a toujours été de ceux qui savent conserver un sourire, même quand tout indiquait qu'il était temps d'abandonner. Toujours du genre à relever les autres, Tim ne compte plus le nombre de fois où il a pointé du doigt, les détails même les plus insignifiants qui pouvaient octroyer une lueur d'espoir. Au fond de lui, il est certain que chaque personne possède un bon côté. Il concède donc facilement le bénéfice du doute et n'hésite pas à offrir pléthore de secondes chances. Cette naïveté dont il fait preuve, est hélas à l'origine d'une tendance à accorder sa confiance bien trop aisément. Un trait de caractère qui par le passé, lui a occasionné bien des torts. Sa qualité première est une loyauté sans faille. Une fois acquise, celle-ci est pour la vie. Très franc et compréhensif, surtout lorsqu'il s'agit de conserver un secret, il aime vivre et cela rejaillie sur son entourage. D'ailleurs, c'est ce naturel chaleureux, enjoué qui fait que Timotheus a souvent un sourire au coin des lèvres. Il est donc très sociable, ayant le contact facile. Et pourtant, malgré cela, lui qui est hétérosexuel, bégaye et peine à s'exprimer en présence d'un baladin bien particulier. Il faut bien reconnaitre que chacune des fibres de son être s'enflamme de désir en sa compagnie, ce qui à ses yeux, est extrêmement perturbant.

Consumé par tous les remords qui le tenaillent depuis que les souvenirs d'Andreas cohabitent avec les siens, Timotheus ne parvint à faire fi de la répulsion viscérale qu'il éprouve, à l'encontre des actes commis par son alter ego. Il suffit que le regard de Lyselotte se dépose sur le soldat, pour lui remémorer la honte due à la conduite passée de Lauer et son esprit ne parvint pas à concevoir, comment celle-ci soit parvenu à lui accorder son pardon, concernant les humiliations dont elle fit les frais. Si l'homme est conciliant envers les autres, il est intransigeant quant à son propre comportement. Il s'applique donc à tout mettre en œuvre, afin de choyer son épouse et ce, en l'entourant de mille et une prévenances. En outre, sa conscience n'est pas l'unique objet de ses nombreux tourments, il est également aux prises avec l'alcoolisme occasionné par les décisions du pompier invalide ainsi que l'abstinence, qu'il s'évertue à préserver depuis quatre années.

HISTOIRE

De petite étincelle naît souvent grand feu !

Progéniture illégitime d'un petit nobliau désargenté des Basses Terres, et d'une lingère troussée au gré des caprices de son maître, Timotheus est le second enfant d'une fratrie de trois garçons, nés de mères différentes. L'aîné, Athanasius, unique enfant légitime fut proclamé héritier du petit domaine campagnard dès sa naissance. D'un naturel présomptueux et arrogant, exacerbé par le statut de son rang, alcoolique notoire et libertin dans l'âme, il n'avait de cesse de tyranniser ses deux frères ainsi que la domesticité, tel un petit coq au sein d'une basse-cour. Laurentius, jeune homme incitant plutôt aux vices que la vertu, fut confié ironiquement à la vie monacale, aux alentours de sa treizième année. Un destin inhérent aux benjamins des nobles lignées. Quant au cadet, les règles en vigueur dans la noblesse, menaient leurs pas irrémédiablement vers une carrière militaire. Ne dérogeant pas à l'ordre établi, Timotheus s'enrôla donc dans les rangs de l'armée, à ses seize ans. Qu'il avait fière allure, le blondinet à la silhouette élancée, revêtu de son uniforme étincelant.

Alité sur une paillasse de fortune, le fier et courageux soldat n'est plus à vingt ans, que l'ombre de lui-même. Cela fait de bien nombreux jours, que Timotheus endurait le martyre, à cause des os de sa jambe gauche, brisés par la lourde masse d'arme de l'un des Ogres, qu'il combattait sur le champ de bataille en cette occasion. Ce n'était pas tant la blessure qui lui minait le moral, que le couperet du médecin tombé la veille. Il en avait perdu l'usage. Et puisque le jeune homme n'avait appris d'autres métiers que celui des armes, il ne se considérait plus autrement à présent, que comme une charge inutile. Inapte à la vie militaire, il reçut son congé et fut renvoyé à la vie civile. Ses parents étant mort l'année précédente, le pauvre infirme n'avait plus de domicile et il pria ses frères de l'héberger. Ces derniers ayant des cœurs de pierre, dénièrent lui venir en aide, en lui précisant qu'étant dorénavant propre à rien, il appartenait à lui seul de subvenir à ses besoins. Qu'il allait suscité la pitié désormais, le blondinet au corps esquinté par les barouds passés.  

Quatre longues années s'étaient écoulées, depuis ce jour d'automne où l'estropié était parvenu à un arrangement, avec le diablotin rencontré au gré de ses pérégrinations. Si à terme échu des sept années à venir, il parvenait à survivre, alors le soldat retrouverait l'usage de son membre inférieur. À l'inverse, son âme reviendrait au diablotin, si jamais sa mort survenait pendant ce laps de temps. Timotheus avait été contraint dès lors, de revêtir une peau d'ours fraichement dépecée, de même que la moindre ablution corporelle, lui fut proscrit. Si durant la première année, cela fut supportable, à partir de la seconde, il possédait déjà tous les attributs d'un monstre. Ses cheveux hirsutes et sa barbe emmêlée, lui dissimulaient presque entièrement les traits de son visage et ceux-ci étaient tellement recouvert de crasse, que si l'on y avait semé de l'herbe, elle y aurait poussé. Qu'il engendrait l'effroi et l'aversion dorénavant, le blondinet aux traits métamorphosés par le pacte conclu.

Ce fut ainsi d'apparence, que Timotheus fut conduit jusqu'à sa promise, une demoiselle charmante, douce et surtout, ayant du cœur, qui accepta de l'épouser en remercîment, pour avoir sauvé son marchand de père de la ruine, quelques jours plus tôt. D'une grande générosité, lui qui n'avait pourtant que peu de possessions matérielles, n'hésitait jamais une seule seconde, à faire l'aumône à plus nécessiteux. Ou simplement se montrer secourable et dévouée envers son prochain. Émut de cette bonté d'âme, il ôta l'anneau d'argent à son doigt, avant de le briser en deux et d'en offrir une moitié à sa fiancée. Dans la moitié confiée, le soldat y grava son nom et celui de la jeune fille, dans celle qu’il conserverait près de lui. Puis, il prit congé pour les trois années à venir, non sans la promesse de l'épouser à son retour, ou de lui restituer sa liberté le cas échéant, s'il venait à trépasser durant cet intervalle. Puis, s'en alla de place en place, sans oublier de faire le bien aussi souvent qu’il en trouvait l'occasion, donnant généreusement aux pauvres. Qu'il semblait recouvrer la joie et l'espérance, le blondinet à présent fiancé à ce bouton d'or délicat.

Lorsqu'enfin survint l'échéance de ces sept années, l'ours encrotté revint dans la plaine et prit place tout simplement, à l'ombre du boqueteau où le pacte avait été amorcé. Bientôt, en prêtant l'oreille, il perçut comme un soupir du vent, puis le diablotin se tint devant lui, en l'observant d'un air courroucé. Bon gré, mal gré, celui-ci fut contraint d'exécuter les termes de l'accord, rendant l'usage de sa jambe brisée au pauvre soldat éclopé. Voilà qu'il en était terminé dorénavant pour lui, de recourir à la crosse de sa baïonnette, afin de se déplacer. Guilleret, il se rendit à la ville la plus proche, louant une chambre dans la première auberge qu'il rencontra sur son chemin. Là, Timotheus se fit apporter un baquet d'eau chaude ainsi qu'un pain de savon, avant de se décrasser de toute la couche de saleté accumulée ces deux mille cinq cent cinquante-six derniers jours. Lavé et nettoyé, il se fit ensuite rasé de frais, peigné et coupé sa chevelure, taillé les ongles. Qu'il venait de retrouver son air de vaillant guerrier revenant de la guerre, le blondinet dont le cœur était léger et tout joyeux.

En premier lieu, Timotheus réintégra à nouveau les rangs de l'armée des Basses Terres. Il voulait recouvrer son prestige ainsi que sa solde, avant de rejoindre sa promise et de pouvoir subvenir à leurs besoins, une fois l'union prononcée. Bien évidemment, il a parfaitement conscience qu'elle l'accepterait même sans cela, mais il n'aspire qu'à lui faire honneur. Elle méritait après tout, un époux dont elle n'aurait pas à rougir. Le soldat fut cantonné dans la petite ville d'Hamelin, affecté comme tant d'autres, au maintien de l'ordre public lors de la grande foire annuelle. Un soir, alors qu'il exécutait une patrouille de routine avec son partenaire, son regard accrocha celui d'un baladin en pleine représentation. Des petits papillons jaillirent du fond de son estomac, engendré par le sourire qui lui fut offert. Le jeune homme lui en retourna un à sa suite, emplit tant de maladresse que de timidité. Non sans avoir passé sa langue au niveau de sa lèvre supérieure, au préalable ! Troublé parce qui venait de survenir. Que les traits de son visage rougissaient sous le coup de l'embarras, le blondinet au papillonnement naissant doucement pour le bel artiste.  

Tel un papillon de nuit attiré par la lumière vive d'une flamme, cet attrait éprouvé à l'égard du baladin guidait les pas de Timotheus chaque soir à proximité de la scène, où ce dernier se produisait en compagnie de sa partenaire. Lorsqu'il était de service, le soldat s'arrangeait afin d'être de faction dans ce périmètre précis de la ville, quitte à en être redevable de quelques faveurs auprès d'une poignée de ses camarades de régiment. Et quand le jeune homme était de repos, il se tenait un peu à l'écart, un verre à la main, en admirant le spectacle sans se préoccuper une seule seconde de la foule environnante. Ébranlé de cette singulière inclinaison sentimentale ; lui qui n'avait été après tout jusqu'à présent, que séduit par les charmes féminins ; ne savait sur quel pied mener cette danse-là. Au contraire de la Ballerine, qui ne manquait jamais la moindre occasion de venir l'accoster, dès la conclusion des représentations auxquelles il assistait. Les conversations avec la jeune femme lui étaient toujours des plus agréables, ne serait-ce juste grâce aux informations glanées sur le beau Jack, au fil de ces échanges. Qu'il ne parvenait pas à s'empêcher de dévorer du regard le musicien, le blondinet dont le rythme cardiaque s'emballait à chaque fois qu'il le contemplait.

De fil en aiguille, à mesure d'être vu en compagnie de Liselotte au gré de toutes ces soirées, nombreux furent les camarades du soldat à lui prêter une idylle avec la jeune femme. Une rumeur, que Timotheus ne s'évertua pas à étouffer dans l’œuf, préférant la carte de la discrétion quant à ses réelles inclinaisons. Non pas qu'il en éprouvait de la honte, peut-être un brin de gène tout au plus. Il prit néanmoins son courage à pleines mains, faisant preuve d'une audace recherchée au préalablement au fond d'un ou deux verres d'alcool, afin d'aborder le charmant saltimbanque envers lequel son cœur s'était épris. La nervosité le fit bégayer, bien plus d'une fois lui qui d'ordinaire ne manquait pas d'assurance, mais malgré cela, la soirée se déroula sans heurts, hormis ses mains plutôt moites. Jack ! Qu'il aimait prononcer ces quatre lettres placées les unes à la suite des autres et qui lui octroyaient un petit sourire niais à la commissure de ses lèvres. Jack ! Jack ! Ils avaient beaucoup ri ensemble, un peu trop bu également. Ces instants avaient été des plus plaisant et les deux jeunes gens s'étaient quitté à l'aube. Qu'il avait ressenti une intense chaleur, le blondinet dont le dos de la main avait été effleuré en guise d'au revoir.

L'escarmouche venait enfin de cesser et ce, à la suite d'une lutte âpre de plusieurs jours, afin d'enrayer l'invasion d'Hamelin par des rongeurs de hauteur d'homme. Il avait eu la tête dans les nuages le brave soldat et la réalité de l'existence l'avait rattrapé aussi soudainement que la flèche de Cupidon l'avait frappé auparavant. Mais, il avait combattu avec vaillance, sans jamais faiblir un seul instant, bien que blessé très sérieusement au bras gauche. Et cela, grâce aux précieux souvenirs de ces cinq rendez-vous nocturnes en compagnie de Jack, qu'il chérissait plus que tout au monde. Les journées s'étaient écoulés, les soirées s'étaient enchaînées depuis que la grande foire annuelle était arrivé à son terme, entrainant dans son sillage le temps de la séparation entre les deux jeunes gens. Toutefois, cela n'avait pas signifié le glas de leur relation naissante pour autant. Une promesse avait été faite, celle d'être à nouveau réunis tous les deux ! Qu'il comptait bien honorer cet engagement, le blondinet à la baïonnette encore fumante et au cœur rempli d'espérances.

La pluie tombait dru en cette matinée automnale. Et tandis que la voute étoilée se teintait de rose et d'ocre par l'aube naissante, la silhouette de Timotheus s'éloignait de la riche demeure de ville où vivait celle qui avait été sa promise. Permission lui avait été accordé au vue de sa blessure. Celle-ci guérirait, grâce au temps et au repos… ! Le soldat en avait donc profité pour rendre visite à la jeune demoiselle, pour lui expliquer tant la situation, que dans l'espoir d'obtenir son absolution, pour se dédire ainsi des engagements maritaux contractés envers elle. S'ils n'avaient pu être amants, au moins se quittaient-ils bon amis, ne désirant que le bonheur de l'autre. Il se retourna une dernière fois, saluant d'un geste de la main, la douce Rosalinde à sa fenêtre. Ultime adieu, ils en avaient conscience l'un l'autre. Il conserverait toujours tendrement les souvenirs de celle qui avait accepté de bon cœur, la monstrueuse bête dont il avait l'apparence à leur première et unique rencontre. Qu'il était libre à présent de déclarer sa flamme, le blondinet à qui il tardait d'offrir la moitié d'anneau d'argent à l'être aimé.

L'épaisse masse de ténèbres opaque se répandait inexorablement tout autour de la scène. Malgré le mouchoir recouvrant la partie inférieure de son visage, la fumée de l'incendie irritait la gorge du soldat. Il n'avait pas hésité une seule seconde, à bondir sur les planches en bois en proie aux flammes, afin de porter secours à Jack coincé en plein cœur du brasier. Timotheus refusait de le perdre, pas alors qu'ils venaient à peine de se retrouver aujourd'hui. Cela faisait deux longs mois et demi, que le jeune homme suivait les traces de la troupe de baladins à travers les différents royaumes et il n'avait même pas encore trouvé le temps, de lui avouer la nature réelle de son affection. Il escomptait se déclarer au terme de cette représentation, sans avoir envisagé un instant le drame qui se déroulait en ce moment même. Il parvint à enlacer ses doigts à ceux de l'homme qu'il aimait, avant d'écarter le mouchoir de devant ses lèvres. Qu'il n'eut à peine le temps de prononcer je t'a… le blondinet, avant d'être emporté par la malédiction de la Reine Regina.

Le verre se brisa en mille et un éclats. Et tandis que le vieux tapis élimé du salon s'imbibait de bourbon très bas de gamme, Andreas éructait une floppée d'injures virulentes destinées à son épouse. Peu lui chaut que la maladresse soit sienne, il reportait la responsabilité sur Sonja, comme à l'accoutumée lorsqu'il était ivre. Le jeune pompier invalide avait l'alcool vraiment mauvais, buvant plus que de raison depuis cet incendie qui l'avait rendu éclopé, le privant ainsi de son métier. Ce soir-là ne faisait pas exception ! Vautré dans l'un des fauteuils, il laissa échapper un rire sardonique, tout en contemplant sa bonne à rien de femme occupée à balayer les débris jonchant le sol. Andreas porta le goulot de la bouteille à ses lèvres, non sans avoir au préalablement craché une multitude de noms d'oiseaux à cette dernière. Et lorsqu'il eut terminé d'en ingurgiter jusqu'à la dernière goutte de bourbons, il fracassa le contenant vide sur le parquet de bois. Hurlant de plus belle sur la malheureuse ballerine partageant son quotidien. Qu'il n'avait plus l'allure d'un fier et courageux prince charmant, le blondinet qui cuvait l'alcool en ronflant bruyamment.

La vague d'énergie magique avait heurté Andreas, alors que celui-ci était en train d'émerger d'une énième soirée de beuverie dans un bar. Il avait la bouche pâteuse et le corps endolorie, d'avoir passé la moitié de la nuit ivre mort au milieu d'une ruelle proche du Rabbit Hole. Le jeune homme se massait les tempes, dans l'espoir vain d'apaiser le mal de crâne qui le faisait souffrir, tandis que les souvenirs de la vie de Timotheus affluaient en masse à sa mémoire. Tout cela était assez déroutant ! Andreas, non Timotheus… Timotheus donc vacilla sur ses pieds, s'appuyant contre un conteneur poubelle, avant de régurgiter l'alcool consommé avec excès la veille. Jack ! Il lui fallait retrouver son Jack. Le brave soldat se mit dont en quête de l'être aimé, claudiquant sur le bitume à l'aide de sa béquille. Il était loin de sentir la rose, ni d'être présentable, mais peu lui importait ces considérations triviales. Qu'il n'avait que trop retardé sa déclaration, le blondinet qui ne désirait rien d'autre, que d'unir ses lèvres à celles du baladin.

Nombreuses étaient les effusions de joie, à travers les rues et ruelles de Storybrooke. Tout autour de Timotheus, ce n'était qu'embrassades, rires enjoués, ainsi qu'accolades et larmes de bonheur qui découlaient de ces multiples retrouvailles. Quant à lui, il balayait les alentours de son regard givré, à la recherche de Jack ! Il n'était pas inquiet le soldat, après tout, il l'avait retrouvé une fois déjà et il y parviendrait encore. Cela lui prendrait juste un peu plus de temps à cause de sa patte folle. D'ailleurs, n'était-ce pas sa silhouette, qu'il apercevait au loin. Malgré qu'il le héla plus d'une fois à la suite, la distance qui les séparait, l'empêchait d'attirer l'attention de ce dernier. Clopinant aussi vite qu'il lui était possible, le jeune homme ne prêta nullement attention à la brume violette qui engloutissait la petite ville du Maine dans son dos. Il ralentit le pas cependant, lorsque cela fut son tour de se retrouver au cœur de cet étrange phénomène. Il vacilla sous l'effet de la magie le valeureux soldat, avant de s'interroger sur les raisons le poussant à s'éloigner de sa demeure. Qu'il avait grande hâte de rejoindre Liselotte, le blondinet éperdument éprit de cette magnifique femme qu'était son épouse.

Toutes les batailles n'étaient pas dignes de figurer parmi les épopées. Et si celles concernant les héros de Storybrooke, y méritaient leurs places, tel n'était pas le cas de celle du soldat, qui demeurait quant à elle sans renom. Timotheus n'était en rien un pleutre, malheureusement, il ne fut d'aucun secours que cela soit contre les sbires de Peter, ni contre Pan lui-même d'ailleurs. Ses propres démons avaient besoin d'être domptés et pour ce faire, tandis que les têtes couronnées luttaient pour la survie de leurs proches, lui se devait d'assister avec constance à ses réunions aux alcooliques anonymes. En outre, comme si la dépendance à l'alcool ne suffisait pas, cohabiter avec les souvenirs d'Andreas se révélait pour lui, source de tourments. La présence de Liselotte lui remémorait sans cesse la honte due à la conduite passée de Lauer à l'égard de Sonja. Et tant bien même dans sa grande bonté d'âme, lui avait-elle accordé son pardon, cela ne suffisait pas de son point de vue, à racheter les actes de son alter égo. Qu'il s'efforçait de tout mettre en œuvre le blondinet, afin de choyer son épouse et ce, en l'entourant de mille et une prévenances.

Sapeur-pompier ! Un corps de métier mainte fois sollicité en cette petite bourgade du Maine qu'était Storybrooke. S'amuser avec la magie, cela à souvent de très fâcheuses conséquences. Et tous les hôtes à la moralité douteuse qui se sont succédés les uns à la suite des autres au sein de la ville, en ont abusé plus que de raison au fil des années. Que cela soit tant les incendies que les inondations, les tornades et les tremblements de terre, ainsi que les autres destructions de biens publics, la brigade du SFD - Storybrooke Fire Department - que Timotheus avait réintégré suite au retour de la magie ; ainsi qu'à l'usage de sa jambe recouvrée grâce à cette dernière ; fut particulièrement actif durant ces périodes de troubles. Avec Perdita, ils formaient un sacré duo ! Le soldat avait adopté la jeune dalmatienne durant l'année écoulée dans la forêt enchantée. Puis, privé comme tous de ses souvenirs à son retour, il n'avait pas hésité non plus à ce moment-là, à la recueillir, avant d'en faire la mascotte de la caserne. Qu'il ne participait peut-être pas aux combats épiques le blondinet, mais celui-ci se rendait utile autant que faire se peut.

L'aéronef Le Migrateur des brumes s'élevait paresseusement au-dessus de la forêt, avec à son bord, Madame le Maire ainsi que les membres de l'équipage sélectionné, afin de mener à bien la mission de sauvetage du Pays des Récits Inachevés. S'il était décidé initialement, que Timotheus assisterait à ce départ depuis le bastingage du bâtiment, un très heureux évènement à venir en avait modifié la donne et ce, à la dernière minute. La déconfiture subite par la Fée Noire avait amorcé une ère de quiétude à Storybrooke, dont le jeune homme avait tiré profit, pour convoler en justes noces avec Liselotte. Puis progressivement, avait germé ce projet de fonder une famille. Et pourtant, la grande félicité faisant suite à cette annonce, ne parvenait pas à entraver la naissance de ce petit pincement de jalousie qui était sien en cet instant. Qu'il aurait tant apprécié d'être de cette aventure-là, le blondinet qui s'apprêtait pourtant à vivre la plus importante d'entre elles…

Tim

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